Les enfants du Ségala-Limargue sensibilisés à la santé mentale par l’équithérapie de l’ICM
Pour la deuxième année consécutive, le Centre d’équithérapie de l’ICM a ouvert ses portes aux enfants du centre de loisirs de Leyme. Rejoins cette année par les enfants de Sousceyrac, ils ont eu droit à une véritable immersion au cœur de ce service très spécial pour les sensibiliser au monde du cheval, mais aussi de la santé mentale.

A l’institut Camille Miret l’inclusion s’apprend dès le plus jeune âge. Initiée par les professionnels de ce service l’an dernier, l’ouverture de notre Centre d’équithérapie aux enfants du centre de loisirs de Leyme s’est étendue cette année au centre de Sousceyrac par le biais de l’Association Ségala-Limargue.
35 enfants de 3 à 12 ans répartis en 4 groupes se dénommant les Shetlands, les Haflingers, les Percherons, les Pur-Sangs, deux groupes de « petits » le matin et 2 groupes de « grands » l’après-midi, ont pris possession du Centre d’équithérapie pour une sensibilisation au monde de la santé mentale par le biais de la médiation équine.
« L’année dernière, pour la première du genre, le but était de permettre aux enfants une rencontre des équidés différente de l’équitation afin de comprendre leurs bienfaits, explique Laure Moulin une de nos deux équithérapeutes avec Eve Marie Jamin. Cette année, et au vu des questions des enfants l’an dernier, nous souhaitions aller plus loin dans la sensibilisation au monde de la santé mentale et la découverte de notre hôpital psychiatrique. Les équidés facilitent la communication et peuvent permettre de désamorcer ce sujet un peu compliqué pour les enfants ».

Pour accueillir les enfants, les professionnels leur demandent s’ils savent où ils se trouvent. Certains ne se rendent pas compte qu’ils sont au sein d’un hôpital.
« La description d’un hôpital psychiatrique peut ne pas être aisé, mais il est important de sensibiliser les enfants à la santé mentale que nous leur décrivons comme un jardin intérieur et une prise de soin des émotions qui n’arrivent plus à être gérées, et au-delà du raisonnable », raconte Laure Moulin avant d’expliquer le déroulement de la journée.
Deux ateliers sont organisés simultanément autour des chevaux pour que cette journée soit aussi enrichissante que possible pour nos jeunes hôtes d’un jour.
Un atelier « mini-palefrenier » a été concocté par les équipes dans chaque box pour que les enfants puissent faire connaissance avec les chevaux et appréhender cet univers et les tâches afférentes que peu d’entre eux connaissent. « Sous forme d’un challenge, chaque équipe s’occupe d’un box dans l’écurie où les enfants doivent donner du foin, mettre de l’eau, ramasser le crottin, travailler au confort de l’animal », commente Émilie Asfaux, auxiliaire équithérapeute en charge du TAVAC (Temps d’Activité Valorisé Avec le Cheval) tout comme de l’ensemble de la logistique du centre.
L’autre atelier, dit « de sensibilisation aux comportements des chevaux », est proposé dans la carrière en sable. Au programme : récrée des chevaux, écoute des déplacements d’Océane, Ukraine, Jersey et la grande percheronne,T-jolie. Les enfants sont impressionnés par la puissance du galop puis du retour au calme des équidés placides qui laisse un moment hors du temps pour s’occuper d’eux grâce au pansage, gratouilles et câlins très appréciés. Beaucoup d’enfants se sont lovés sur le dos de l’âne Gringo, les yeux remplis d’étoiles.
« Nos 8 équidés étaient tous mobilisés pour cette journée, raconte Laure Moulin. Une explication a été faite aux enfants car Michka, la ponette shetland la plus petite (3 ans) du troupeau, est à l’attache un peu à l’écart. Elle est à l’école des poneys de médiation tout comme Hermès (shetland), le dernier arrivé sur le centre en septembre 2024 et qui trouve de plus en plus sa place ».

Certains enfants, présents l’année dernière, ont demandé des nouvelles de Capucine, notre retraitée partie en aout 2024 dans une ferme pédagogique proche de Cahors pour couler des jours paisibles. « Le but est de leur montrer, tout comme les humains, que chaque équidé possède une personnalité propre, des comportements qui peuvent être très proches des nôtres, et c’est le moyen le montrer comment la médiation équine peut nous aider », se félicite l’équipe de l’équithérapie qui a clôturé la journée par une balade au sein du site de Leyme afin de mettre en pratique les acquis de la journée, poursuivre les discussions avec les accompagnateurs, et répondre aux questions des enfants sur les missions de l’ICM.
Une journée riche et bénéfique pour tous car Laure nous confie :
« Cela nous permet de montrer aux enfants l’approche du cheval comme un être vivant sensible, réactif aux émotions, et pas uniquement le cheval à visée sportive. Mais au-delà de ça, les équidés du Centre d’Equithérapie sont confrontés au quotidien à des patients dans un rôle de prise de soin à l’autre et il est aussi important de leur proposer des interactions avec un public différent et découvrir de nouvelles stimulations.

L’inclusion à tous les étages
Sept résidents du Foyer de vie « La Passerelle », situé à Leyme, accompagné par un moniteur d’atelier ont eu un rôle important dans le déroulement de cette journée : celui d’accompagner les enfants sur l’atelier du « mini palefrenier ».
Au quotidien, le groupe espace vert, composé des résidents du Foyer de Vie, vient chaque mardi au centre d’équithérapie pour un atelier logistique très apprécié par les résidents qui aiment se sentir utiles. Mis en place en septembre 2024 dans le cadre du décloisonnement entre les secteurs sanitaire et médico-social au sein de l’ICM, il permet aux résidents d’être de plus en plus autonome. « Ils commencent à prendre des habitudes sur place, cela fait de la vie au centre d’équithérapie, se réjouissent les professionnels. En contrepartie, nous leur proposons des temps avec les chevaux, poneys. Cela à permis à certains, qui ne font pas partis du groupe équitation, de côtoyer des animaux avec qui ils n’étaient pas forcément à l’aise et surtout, de voir de semaine en semaine le bénéfice de leurs actions »

