Une « Journée stagiaire » pour attirer de nouvelles recrues

L’Institut Camille Miret organisait mercredi 15 mai, à Cahors et Leyme, une “journée stagiaires” pour de futures infirmières. Une journée placée sous le signe de la rencontre et de l’échange avec les médecins et les cadres de l’établissement. L’opportunité, aussi, d’en savoir plus sur la psychiatrie et à terme, d’attirer de nouvelles recrues dans un secteur qui souffre d’un manque d’effectifs chronique.

L’atmosphère est détendue, mais studieuse autour de la grande table de la salle de formation. Il faut plus que l’odeur appétissante des viennoiseries pour détourner l’attention des stagiaires des formations qui s’affichent sur la télévision grand écran.

S’ils n’ont pas choisi le lieu de leur stage obligatoire, la dizaine d’étudiantes et d’étudiants en soins infirmiers ont aujourd’hui l’occasion d’en savoir plus sur l’établissement et les formations proposées par l’ICM.

« L’idée, c’est de leur présenter nos conditions de recrutement, les possibilités de CDD, de bourse d’étude, et ce qu’on met en place une fois qu’ils ont intégré notre établissement, », explique Ophélie Counord, responsable ressources humaines à l’Institut, plus particulièrement pour le secteur sanitaire du Centre Hospitalier Jean-Pierre Falret.

L’Institut Camille Miret accueille environ 400 stagiaires par an, dans le cadre des nombreux stages obligatoires des Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). Selon les IFSI, les étudiantes et étudiants infirmiers se doivent de faire entre 5 et 10 semaines de stage en lieu de vie, en rééducation, en court séjour, en soin à domicile et en psychiatrie, ce qu’offre l’ICM.

Même si les étudiants ne se destinent pas à travailler dans la psychiatrie, cette journée leur permet de sortir du service dans lequel la plupart ont déjà passé entre six et dix semaines.  « C’est un tour d’horizon enrichissant », pour Lucie Morlon, « presque vingt ans, » en hôpital de jour à Figeac et qui se destine « au bloc. »

« C’est très intéressant parce que même si on ne travaille pas en psychiatrie dans le futur, au moins on a une notion concrète de ce que c’est, » développe-t-elle.

Pour Maurine Lefrançois, 21 ans, au Centre de Soins de Suite de Réadaption (CSSR) de Bretonoux, ce stage « permet de connaître le parcours d’un patient et savoir ce qu’on fait dans ce genre de service. » « L’apprentissage concret de la relation au patient est une notion clé », surenchérit Valérie Lasjaunias, 40 ans.

« Qu’on soit en urgence ou en EHPAD, la psychiatrie est partout, » explique-t-elle, avant de préciser “On apprend à gérer l’anxiété, les techniques de communication, et c’est applicable à plein d’autres secteurs. »

Ce stage leur permet aussi d’aborder le patient en crise et de savoir détecter quelqu’un qui va « monter » pour essayer d’apaiser ses tensions, ajoute-t-elle.

« On a jamais eu autant de relationnel dans un stage, ça apprend le métier de manière complètement différente, » abonde Lucie. Pour Maurine, cette relation au patient leur permet de « prendre confiance, » notamment sur les soins.

Mais même chez les stagiaires, la charge de travail demandée en psychiatrie, qui fait face à un manque d’effectifs, se fait sentir. « A Leyme, on sait qu’on va énormément bosser, et c’est dur d’être en roulement normal, parfois trois weekends sur quatre, quand on est étudiant et qu’on doit encore bûcher chez nous, » tempère Valérie.  « Mais à part ça, on est chouchoutés, l’équipe est bienveillante et tous les professionnels nous ont bien accueillis, » nuance-t-elle aussitôt. « Le fait de travailler en équipe pluridisciplinaire fait qu’on est bien accompagnés ».

Malgré tout, l’incertitude règne encore chez ces étudiants en deuxième et troisième année quant à la suite de leurs parcours. Une incertitude qu’espère lever Ophélie Counord, grâce à cette journée un peu particulière, orientée autour du « parcours d’intégration et de la rencontre avec des professionnels. »

« Grâce à sa taille et à la pléthores de postes et d’unités au sein de l’établissement, l’ICM offre de nombreuses possibilités d’intégration grâce à sa mobilité interne », explique-t-elle. 

Au cours de la journée, des discussions sur la pratique du soin et l’histoire de la psychiatrie avec Emmanuel Scicluna, un des trois cadres supérieurs de santé du CH JPF, et le Dr Manouélian, médecin-chef du pôle 02, ajoutent une dimension éthique à la formation. C’est une initiative récente qui vient compléter le stage.

« Ces intervenants montrent aux étudiants qu’ils sont pris en compte et que ce ne sont pas seulement des stagiaires, » insiste Ophélie Counord.  Une impression confirmée par les étudiants et les retours des Instituts de Formation en Soins Infirmiers.

« On nous dit qu’ici, ils sont toujours très bien accueillis et très bien accompagnés, et que c’est loin d’être partout pareil, » dit-elle.