Cette résidence d’accueil ouvre une bouturothèque pour cultiver le lien social dans le village

À l’occasion de la Semaine nationale des pensions de famille, la résidence d’accueil située à Assier a inauguré sa bouturothèque ouverte au public et aménagée à l’entrée de ce lieu où cohabitent dix locataires. Une initiative originale portée par les résidents.

Retrouvez l’article d’Audrey Lecomte (La Dépêche du Lot)

Dans la bouturothèque fraîchement ouverte, deux résidentes investies, Laureline et Morgane, entourent la coordinatrice, Christelle Boudou.Dans la bouturothèque fraîchement ouverte, deux résidentes investies, Laureline et Morgane, entourent la coordinatrice, Christelle Boudou. DDM - A.L.
Dans la bouturothèque fraîchement ouverte, deux résidentes investies, Laureline et Morgane, entourent la coordinatrice, Christelle Boudou.Dans la bouturothèque fraîchement ouverte, deux résidentes investies, Laureline et Morgane, entourent la coordinatrice, Christelle Boudou. DDM - A.L.

Dans la paisible rue de la Doline à Assier, l’ouverture d’une bouturothèque a créé l’événement jeudi après-midi. De nombreux habitants et curieux sont venus troquer des semis de légumes contre des boutures de plantes grasses. Le local, ouvert au public, a joliment été aménagé à l’entrée de la résidence d’accueil « Les Causses du Quercy » à l’origine de cette initiative originale.

« Ce sont les résidents qui ont eu cette idée d’ouvrir un lieu d’échange, devant chez eux, pour les gens du village et tous ceux qui ont envie de venir. Ils ont tout imaginé et organisé. On a fait les invitations et ce sont eux qui les ont distribuées dans toutes les boîtes aux lettres. Apparemment ça a bien fonctionné et ça a créé une sacrée dynamique » se réjouit Christelle Boudou, coordinatrice de la résidence qui dépend de l’Institut Camille Miret.

 

« L’idée, c’est d’apporter un cadre stable, sécurisant et bienveillant »

L’inauguration de cette bouturothèque a été programmée durant la Semaine nationale des pensions de famille qui vient de s’achever. « C’est surtout l’occasion de faire connaître la résidence et le dispositif mis en place. Ici c’est une pension de famille particulière parce qu’on est résidence d’accueil. Depuis onze ans, on accueille des personnes qui ont un trouble psychique. Ils sont chez eux, locataires de leur appartement mais il y a des espaces communs et des actions collectives qui leur sont proposées pour les accompagner. Ils sont autonomes, on est juste là si besoin » explique la coordinatrice, fière de l’implication des dix résidents assiérois dans ce projet tourné vers l’extérieur.

Le Lot ne compte que deux résidences d’accueil à Assier et à Cahors, et en tout neuf pensions de famille destinées aux plus précaires qui réservent quelques places de résidences d’accueil pour répondre aux besoins importants dans le département. « L’idée c’est d’apporter un cadre stable, sécurisant et bienveillant. Les résidents restent le temps qu’ils veulent, il n’y a pas de durée » précise Christelle Boudou.

Entourée de verdure, la résidence d’accueil « les Causses du Quercy » est située dans le village d’Assier.

 

« J’ai retrouvé l’autonomie »

Tout sourire, Laureline savoure cette journée de fête pour la résidence. L’ancienne aide-soignante qui a connu une grave dépression a posé ses valises avec bonheur à Assier voilà deux ans.

« C’est vraiment bien parce qu’on a un logement mais on n’est pas seul. J’ai retrouvé l’autonomie et j’ai beaucoup évolué notamment pour tout ce qui concerne les tâches ménagères dans l’appartement » témoigne la résidente qui s’est chargée avec brio de lire le discours de bienvenue à l’attention des visiteurs jeudi.

Laureline souhaite se reconvertir dans l’agriculture. Son projet avance bien, même si le problème de la mobilité sur le territoire n’est pas toujours facile à gérer. « J’ai le projet d’aller en Esat à Rocamadour pour travailler à la Borie d’Imbert. Ça se construit doucement » sourit-elle.

En attendant, Laureline, Morgane et les huit autres locataires de la résidence d’accueil d’Assier sont mobilisés pour faire tourner leur bouturothèque. Ils espèrent avoir régulièrement de la visite, invitant les habitants, les écoles ou encore les associations locales à cultiver avec eux du lien social.